Des violences à Strasbourg
Par Delphine Batho - 6 avril 2009
Plus les heures passent et plus les témoignages sur l'ampleur des violences commises à Strasbourg samedi dernier démentent totalement les propos tenus par Nicolas Sarkozy hier selon lesquels "ça s'est bien passé".
Si la gauche était au pouvoir et que, malgré un important dispositif de maintien de l'ordre, une centaine de policiers avaient été blessés, un quartier avait été dévasté, des manifestants avaient été pris au piège dans une souricière, nul doute que certaines voix n'auraient pas manqué de s'élever à droite pour demander la démission du ministre de l'Intérieur.
Nous n’ajouterons pas ce genre de polémique au désordre.
Reste que la question d’une défaillance dans la direction du dispositif de gestion l’ordre public est posée.
C’est pourquoi, alors que s'installe le sentiment qu'un quartier a été abandonné aux casseurs et que l'organisation du dispositif à Strasbourg est l’objet de nombreuses interrogations, Michèle Alliot-Marie ne peut s'en tenir à une simple condamnation des violences.
La ministre de l'intérieur doit répondre précisément à toutes les questions et apporter des explications sérieuses.
Nous ne pouvons pas croire qu’on aurait délibérément laissé agir les casseurs pour mieux exploiter ces violences et les peurs qu’elles génèrent.
Connaissant l’attachement de la ministre à l’ordre républicain, nous espérons qu’elle aura à cœur de lever toute ambiguïté.