Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mémoire ...

Recherche

Contact

Archives

Intro

20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 10:34

 

Envolée de la confiance en juillet (65 %),

puis le "choc de défiance" en novembre (51 %)

 

Baromètre CSA réalisé par téléphone les 14 et 15 novembre 2007

 

 

Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours ...

 

Sarkozy trébuche sur le malaise social

En cette mi- novembre, le pays craint la prolongation des grèves sur les régimes spéciaux et redoute l'amplification ou l'émergence d'autres mouvements sociaux … C'est dans ce climat marqué par les inquiétudes sociales que pour la première fois le Président Nicolas Sarkozy voit sa capacité à résoudre les principaux problèmes du pays ne recueillir la confiance que d'un Français sur deux : 51%. Il recule de 5 points. Dans son sillage, le Premier ministre François Fillon voit pour la première fois son solde de confiance devenir négatif : 41% lui font confiance (-3 points) contre 43%. 

 

Le paradoxe apparent est que sur ce qui occupe l'actualité du fait de la gêne occasionnée pour les usagers : la grève des cheminots et autres catégories à régimes spéciaux, l'Opinion est du côté de la réforme et de l'exécutif. Non seulement comme en 1995 elle approuve le principe de l'alignement des régimes, mais elle reconnaît -contrairement à il y a douze ans- au pouvoir la légitimité de réformer puis que c'est en cohérence avec le projet présidentiel de Nicolas Sarkozy.
Mais l'exécutif pâtit de l'accumulation des mécontentements catégoriels : des marins pêcheurs, aux magistrats, étudiants, fonctionnaires et des inquiétudes sur le pouvoir d'achat. Pour la première fois le Président subit un important recul dans les classes populaires (-13%) et singulièrement parmi les ouvriers (-16%). Dorénavant 51% de ces catégories ne lui font pas confiance. On peut y voir d'abord l'expression de la prolongation des mouvements sociaux, les ouvriers et employés étant plus compréhensifs à leurs égards. Mais aussi le fait que les grèves en mettant la question sociale au premier plan réactivent dans des catégories moins préservées comme les salariés du privé (-9 points) une certaine aigreur dans un contexte ou la question du pouvoir d'achat est redevenu une priorité des Français. La conflictualité sociale lui fait par ailleurs perdre des soutiens parmi les sympathisants de gauche (-5 points) et surtout chez les sans préférence partisane (-13 points). 

 

La singularité du rapport de Nicolas Sarkozy au pays tend à s'estomper. Il avait su conquérir la confiance durant de long mois des plus insécurisés économiquement et socialement et des plus éloignés du système politique au travers d'une geste néo-bonapartiste mêlant volontarisme politique et social. Il trébuche dans ces catégories avec les images de conflictualité et de corporatismes qui semblent enliser la dynamique politique qui maintenait un imaginaire de préservation de l'égalité de condition. 

 

Le premier péril pour Nicolas Sarkozy est que, nonobstant un appui majoritaire de l'Opinion face aux grévistes, le pays commence -faute de cohérence lisible dans l'action réformatrice- à s'interroger sur l'efficacité de la politique menée. Le second péril est que la crispation sociale ne ramène le pays à l'état d'esprit conservateur qui prévalait avant la présidentielle. Il lui faut avancer sans coincer, il y faut une méthode et un récit. 

 

Stéphane Rozès
Directeur du département Opinion-Corporate de CSA
Maître de conférences à Sciences-Po

Partager cet article
Repost0

commentaires

L
IL FALLAIT S EN DOUTER! LA BARRE FATIDIQUR NEST PAS LOIN!
Répondre

Articles RÉCents

Européennes 2009


...

Ma sélection musicale

Musique à la demande