Communiqué de Delphine BATHO,
députée des Deux-Sèvres - 3 octobre 2011
Je m’étonne du black out entourant les mises au point de la Commission des Sondages et ainsi que son communiqué de portée générale sur les nombreux sondages relatifs aux primaires organisées pour la désignation du candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2012.
Ce silence est contraire à l’esprit de la loi de 1977 qui prévoit que les mises au point de la Commission doivent être publiées "sans délai". Ainsi les résultats du sondage CSA-BFM TV-RMC-20 minutes, qui ont été largement repris dans tous les médias, sont selon la Commission "dépourvus de caractère significatif".
De même, dans sa décision du 21 septembre, la Commission des Sondages stipule « La commission tient néanmoins à souligner la difficulté particulière que soulève la réalisation de ces sondages. Elle tient à l’impossibilité de définir la base électorale de ces « primaires » ouvertes, pour lesquelles il n’existe au surplus aucun précédent pertinent. En dépit des précautions prises par les instituts qui réalisent généralement leurs enquêtes auprès des sympathisants de gauche et des sympathisants socialistes, l’échantillon des personnes interrogées est susceptible de ne pas être vraiment représentatif de celles qui se déplaceront effectivement pour désigner le candidat du parti socialiste. Il en résulte que doit être évitée toute extrapolation des résultats obtenus dans le cadre de ces sondages qui doivent être interprétés avec la plus grande prudence. »
Par conséquent le matraquage sondagier quotidien concernant les primaires citoyennes s’apparente à de la malhonnêteté intellectuelle.
Après avoir contrôlé le sondage relatif au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 réalisé par l’institut CSA et publié le 22 septembre 2011 par BFM TV, RMC et 20 minutes, la Commission des sondages a décidé d’ordonner, sur le fondement de l’article 9 de la loi du 19 juillet 1977, la mise au point suivante :
"La méthode utilisée par l’institut CSA pour établir les intentions de vote publiées a soulevé des interrogations de la part de la commission. Invité à apporter des informations complémentaires, l’institut de sondage a fourni des explications qui n’ont pas paru suffisantes à la commission en ce qui concerne en particulier les "scores" attribués à certains candidats qui s’éloignent significativement de ceux résultant des redressements annoncés comme privilégiés. Dans ces conditions, estime que les résultats de ce sondage sont dépourvus de caractère significatif".
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