Source : LIBERATION.FR - le 21 février 2010
Total, face à une grève illimitée de ses raffineries, qui risque d’entraîner une pénurie d’essence si elle se prolonge, promet de compenser la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, à l’origine du conflit, en s’engageant à maintenir une activité industrielle sur le site.
Alors qu’une réunion, commencée en début d’après-midi, se poursuivait en début de soirée entre direction et syndicats, au siège du groupe à La Défense, le PDG de Total Christophe de Margerie a pris dimanche cet engagement lors d’un entretien avec le ministre de l’Industrie Christian Estrosi.

Risque de pénurie ?
La direction a aussi assuré que la grève n’avait pas entraîné «de risque de pénurie d’essence pour ce week-end», durant le chassé-croisé sur les routes des vacanciers, et qu’un nouveau point serait fait lundi sur ce sujet. Mais des automobilistes ont pris leurs précautions pour, selon l’expression de l’un d’entre eux, «ne pas tomber en rade à cause de la grève», provoquant parfois l’assèchement de certaines pompes, comme à Rennes ou Toulouse, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a déclaré dimanche sur France 2 «ne pas exclure» une pénurie si la grève se prolongeait.
Rencontre avec Estrosi
Après avoir reçu Christophe de Margerie, Christian Estrosi a indiqué que «Total s’engage à tout faire pour maintenir une activité industrielle permettant au port de Dunkerque et à leur sous-traitants actuels de conserver leur niveau d’activité et d’emploi». La raffinerie emploie 370 personnes et les sous-traitants 400 à 450.
«Quel que soit le projet retenu, il n’y aura pas de fermeture du site industriel», a-t-il ajouté, sans se prononcer sur le sort de l’activité de raffinage. Il a estimé que «dès lors, les conditions sont réunies pour un dialogue social constructif».
Christian Estrosi avait dit le 16 février que le jour où Total apporterait son «projet de substitution pour les employés deTotal et les sous-traitants du site», le gouvernement admettrait qu’il mette «fin à l’activité» de raffinage.
L'avenir du raffinage en question
Lors des discussions syndicats-direction, dimanche, la direction, selon la CGT, «n’a pas caché pas que la raffinerie de Dunkerque ne raffinera plus de pétrole brut», ce qu’un responsable du syndicat, Charles Foulard, a jugé «inacceptable».
En revanche, la direction accepterait la tenue de tables rondes sur l’avenir du site de Dunkerque, et avec le gouvernement, sur l’avenir du raffinage pétrolier en France, a ajouté le syndicat.
La décision de fermeture de la raffinerie de Dunkerque n’a pas encore été annoncée officiellement et Total doit préciser le 29 mars ses décisions pour Dunkerque. Il a indiqué à plusieurs reprises qu’il garantirait à chacun des salariés, en grève depuis un mois, «un emploi» dans le groupe «correspondant à ses compétences», sans «aucun licenciement».
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