Jean-Pierre Raffarin a beau assurer qu'il "n'y a pas de pataquès", c'est un vent de fronde qui souffle dans la majorité après l'adoption de la première partie du projet de loi de finances 2010 et qui doit être présenté au Sénat fin novembre. Déjà, des discussions marathon ont été marquées par un bras de fer entre la majorité UMP et le gouvernement sur la taxe professionnelle. L'exécutif est maintenant confronté à la fronde de sénateurs de la majorité, menée par Jean-Pierre Raffarin, pour obtenir qu'il renonce à sa réforme en l'état. Dans une tribune parue dimanche 1er novembre dans le Journal du Dimanche et cosignée par 23 autres sénateurs, Jean-Pierre Raffarin a dit son opposition à la suppression de la taxe professionnelle telle qu'envisagée par le gouvernement. Interrogé sur Europe 1, le sénateur de la Vienne a expliqué qu'il s'agissait "de parler au gouvernement". "On ne remet pas en cause le soutien à Nicolas Sarkozy, évidemment. Mais sur ce sujet, il faut clairement discuter avec le gouvernement. Il faut assumer un certain courage politique. Sur ce sujet, je veux qu'on aille au bout de la discussion avec le gouvernement au Parlement", a-t-il affirmé. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a tenté de minimiser les réserves sur la taxe professionnelle
La fiscalité des sportifs en débat
Autre sujet de discorde, la suppression de l'avantage fiscal dont bénéficiaient les sportifs professionnels. Le ministre du Budget a exclu lundi que le gouvernement revienne sur la suppression de l'avantage fiscal dont bénéficiaient les sportifs professionnels au titre du droit à l'image. Saluant la position "courageuse" de Roselyne Bachelot qui avait demandé la suppression de cet avantage, le ministre du Budget a critiqué sur RTL la position de la secrétaire d'Etat aux Sports Rama Yade, se demandant si elle connaissait ce sujet "autant qu'elle devrait le connaître". "Lorsqu'il y a publiquement un désaccord entre un secrétaire d'Etat et un ministre, c'est le ministre qui a raison", a-t-il tranché.
Morano contre Yade
Nadine Morano, la secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, a elle aussi taclé Rama Yade, en lui rappelant qu'en cas de désaccord au sein du gouvernement, "on se tait, ou on s'en va". "Quand on n'est pas d'accord avec la politique menée par le gouvernement, c'est simple : 'ou on ferme sa gueule, ou on démissionne', vous connaissez l'adage", a-t-elle déclaré sur Canal +, en allusion à la formule popularisée par l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC.
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