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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 17:00

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Sur le blog de Julien DRAY  -  le 15 octobre 2010

 

Notre pays est désormais engagé dans un cercle vicieux. A la crise financière puis économique, dont les effets lancinants se font toujours sentir, s’ajoutent une crise sociale et une crise politique qui se nourrissent l’une l’autre. Crise sociale : c’est désormais une évidence, la réforme des retraites que le gouvernement et le Président de la République essaient de faire passer en force est rejetée par une très large majorité des Français, toutes générations et tous milieux confondus.

Le mouvement social ne s’effrite pas comme l’espérait l’UMP – bien au contraire, il monte en puissance alors même que le rythme des manifestations s’accélère. Crise politique : il règne comme une atmosphère de fin de règne, avec un président dont la parole ne porte plus, une majorité secouée par des divisions de moins en moins camouflées, et un gouvernement éreinté, usé par les affaires et les conflits internes à répétition.

En un mot comme en cent, le sarkozysme est à bout de souffle. Ce n’est plus Nicolas Sarkozy qui fixe l’agenda médiatique et politique du pays ; sa méthode de course incessante de réforme en réforme, de polémique en polémique, ne fonctionne plus, et la réalité a fini par rattraper le président à qui la guerre de mouvement avait jusque là si bien réussi. Le sarkozysme tourne à vide, et comme son auteur le sait parfaitement, de même qu'il est tout à fait conscient de la nature symbolique de cette réforme des retraites, on le sent prêt à engager un bras de fer total, aux allures de dernier recours, avec le mouvement social. Et puisque c’est d’une certaine manière la dernière phase du quinquennat – et donc la présidentielle de 2012 – qui se joue ici, il est certain que le gouvernement et l’Élysée ne reculeront devant rien pour remporter cette manche capitale. La ligne fixée est double ; tenir jusqu’au bout la réforme, quoi qu’il en coûte ; faire en sorte que la mobilisation populaire, puisqu’elle ne semble pas vouloir faiblir, se divise, tourne mal, dérape ; que les médias puissent offrir des images d’affrontements violents entre police et manifestants, que les casseurs se mêlent de la partie, pour produire en retour un sentiment de rejet et de réaction de l’opinion face au désordre. Ce que cherche ainsi à éviter la droite, c’est le spectre de ce qui se profile inexorablement, à savoir la jonction de manifestations de masse et d’une grève générale paralysant le pays. Le syndrome du 13 mai 1968.

 

Il faut donner un débouché politique à cette mobilisation sociale, pour éviter justement qu’elle ne se radicalise et ne fasse, au bout du compte, le jeu de la droite. Or il y a un outil évident, que je défends avec d’autres depuis plusieurs mois : l’organisation d’un référendum sur les retraites. On nous répond que c’est un moyen trop frustre de répondre à un problème très complexe. Je crois au contraire qu’il peut s’agir d’une solution simple et claire : il suffit de poser une seule question – « Soutenez-vous la réforme des retraites portée par Nicolas Sarkozy ? ». Il ne s'agit pas de définir une autre réforme par un référendum, mais de traduire de façon incontestable le rejet que suscite l'actuel projet de réforme, le refus du report de l'âge légal de départ en retraite, et d'ouvrir ainsi la voie à de nouvelles négociations, menées cette fois sans arrière-pensées ni oukases idéologiques. Pour rendre possible ce référendum que refuse pour le moment catégoriquement – bien entendu – la droite, je suis également partisan d'une grande manifestation nationale, un dimanche, à Paris, qui ferait franchir un nouveau palier à la mobilisation. Il suffit de fouiller un peu dans nous souvenirs pour constater que nombre de grandes victoires de la gauche et du mouvement social – en défense de l'école laïque, contre le CPE … – ont été obtenues grâce à une manifestation nationale.

Je voudrais encore dire un mot sur la polémique que je vois monter, dans les médias et même à gauche, sur les rôles respectifs des partis politiques « de gouvernement » et des manifestants. Je l'ai dit à plusieurs reprises depuis deux ans : le Parti socialiste n'est pas qu'un parti de manifestants, mais le mouvement social, la mobilisation dans la rue, la mise en mouvement de la société civile font également partie de son patrimoine et de son rôle, incontestablement. Nous ne devons nourrir aucun complexe à cet égard. Et comme j'ai pu le déclarer dans un communiqué ce jour, j'assume totalement le fait qu'un responsable politique conseille aux jeunes de prendre leurs affaires en mains – surtout quand on voit ce que la droite fait pour eux, c'est à dire pas grand chose, et moins encore.

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