DUNKERQUE - Christelle Veignie (CGT) :
"Nous sommes aussi déterminés
que Nicolas Sarkozy"
Source : La Voix du Nord.fr - le 14 juillet 2010
Entre 250 et 300 manifestants se sont réunis hier place Jean-Bart pour protester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, qui prévoit notamment le passage à 62 ans de l'âge de départ à la retraite.
Au milieu de la foule, micro à la main, Christelle Veignie, secrétaire générale de l'Union locale CGT, a mené le défilé intersyndical à la sous-préfecture. Lors d'un entretien avec le secrétaire général, les délégués syndicaux y ont fait part de leur mécontentement.
"Aujourd'hui, on n'est pas dans le même contexte que le 24 juin, on sait que la mobilisation ne sera pas la même", explique Christelle Veignie place Jean-Bart, quelques minutes avant le départ du cortège. Les manifestants ne se bousculent effectivement pas en cet après-midi estival. Le 24 juin, la manifestation intersyndicale avait réuni près de 6 000 personnes à Dunkerque. "Mais la mobilisation est nationale, même s'il n'y a pas d'appel à la grève, on va dire ce qu'on pense, informer le gouvernement qu'on mettra tout en place pour que la mobilisation se durcisse en septembre", déclare la secrétaire générale avec poigne.
Christelle Veignie a les yeux bleus, le visage fin, la silhouette plutôt fluette. Un petit diablotin rouge tatoué sur l'épaule, Christelle Veignie a aussi un fort caractère. "On me l'a souvent dit ! ", sourit-elle. Première femme à occuper la place de secrétaire générale de la CGT à Dunkerque, Christelle Veignie a toujours baigné dans le militantisme. "Mes parents sont syndiqués, mes grands-parents déjà étaient militants", énumère cette mère de deux enfants, dont le plus jeune a 4 ans, et qu'elle emmène déjà de temps à autre sur le terrain.
Agent territorial spécialisé des écoles maternelles à Grande-Synthe, Christelle Veignie a été élue à la tête de l'Union locale en mars, à l'âge de 40 ans.
Depuis, elle a mené la campagne de manifestation contre le projet de réforme des retraites. Et lundi soir, lorsque Nicolas Sarkozy a déclaré que les manifestations ne changeraient rien au projet de réforme, Christelle Veignie a tiqué. "Nicolas Sarkozy dénigre complètement les salariés, c'est de la provocation ! s'exclame-t-elle. On veut lui montrer que nous sommes aussi déterminés que lui." Autour de Christelle Veignie, les manifestants ne comptent pas baisser les bras. Beaucoup sont venus alors qu'ils sont en vacances, comme Serge Debra, délégué syndical CGT au centre hospitalier de Dunkerque. Plombier, il ne conçoit pas de travailler jusqu'à 62 ans. "On va aller travailler avec un déambulateur, si ça continue !", ironise-t-il. Pour ce technicien, l'âge du départ à la retraite est le point central de la réforme. Michèle, qui travaille en maison de retraite comme agent des services hospitaliers : "Moi, de toute façon, à 60 ans, j'arrête ! " s'emporte-t-elle. Et d'ajouter : "A force de rallonger, un jour, on aura le même âge que les patients !"
Christelle Veignie et les autres représentants de l'intersyndicale ont rencontré le secrétaire général de la sous-préfecture, faute de pouvoir rencontrer le sous-préfet. "Nos remarques ont été prises en note, et vont être remontées au plus haut niveau", annonce-t-elle à la sortie.
La foule s'est dispersée, seule une cinquantaine de manifestants est restée pour connaître l'issue du rendez-vous. Un rendez-vous surtout symbolique, pour Christelle Veignie, qui rappelle que "le plus important, c'est de préparer la manifestation du 7 septembre. Il faut se battre jusqu'au bout, quoi qu'en dise Nicolas Sarkozy, c'est encore possible de faire bouger les choses". Au micro, avec une énergie débordante, Christelle Veignie conclut : "Il faudra qu'on soit encore plus forts que le 24 juin. On n'a pas le choix, OK ?"
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