Pas nécessaire de chercher pourquoi. C'est comme ça et pis c'est tout !
Tiens, d'un sondage à l'autre, DSK clignote !
Bein Martine, alors ? Elle est candidate ???
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Avec 30% de satisfaits, le Président enregistre son plus mauvais résultat depuis son élection. Son Premier ministre se maintient. La crise de confiance s'accentue.
Après la déroute électorale, l'effondrement présidentiel. Au nouveau Baromètre Ifop-JDD, Nicolas Sarkozy perd 6 points et commence à approcher des records d'impopularité de la Ve République, qu'il aurait d'ailleurs pu menacer si l'enquête n'avait porté que sur l'après-second tour (où il descend sous la barre des 30%). Signe clair qu'il est considéré comme seul responsable de la politique sanctionnée dans les urnes: son Premier ministre ne recule, lui, que d'un point.
Avec 30% seulement de satisfaits (-6) et 65% de mécontents (+2), Nicolas Sarkozy enregistre son plus bas niveau de satisfaits et son plus haut niveau de mécontents depuis son arrivée à l'Elysée. Il fait plus mal que de Gaulle, Pompidou ou Giscard dans leurs moins bons jours mais c'étaient encore des présidents des heureux temps de la croissance; il n'atteint cependant pas encore les records de Jacques Chirac (27% en novembre 1995, novembre 1996 ou juin 2006) ou de François Mitterrand (26% en novembre 1986 et 22% en décembre 1991).
Certes, la hausse des sans-réponse (5%, +4) lui assure peut-être une petite réserve, et les effets immédiats d'un verdict électoral s'atténuent parfois rapidement. Reste que cette chute spectaculaire - particulièrement forte chez les artisans et commerçants (-13), les plus jeunes (-8) et les plus âgés (-7) - atteint également le coeur du système (-7 à l'UMP et -12 au MoDem).
C'est dire à quel point ce vote sanction de l'opinion, après le vote sanction des électeurs, rend illusoire l'argumentaire défensif fondé sur l'abstentionnisme régional : c'est bien une crise de confiance qui atteint le pouvoir en place, et une crise de confiance que son usage ultra-personnel de la présidence focalise exclusivement sur le Président.
"Il ne voit pas ce qui se passe au niveau des Français, résume un retraité sarkozyste. Par exemple, pour les élections, on lui a envoyé un message dont il ne tient pas compte." Sur ce plan, la hausse des tarifs du gaz, souvent spontanément citée ("C'est une honte"), et les avatars de la taxe carbone, souvent perçue comme le signe d'une inconsistance ("décision prise à la va-vite") et presque d'une incompétence ("il enlève, il remet, il enlève"), ont frappé l'opinion.
Le débat sur l'identité nationale ("il y a trop de réformes en même temps, dont certaines ne me paraissent pas prioritaires: l'histoire de l'identité nationale", UMP) et la future loi sur la burqa ("et il parle de la réforme de la burqa alors qu'il y a d'autres problèmes et beaucoup de pauvres", UMP) sont également cités comme inappropriés. L'ensemble de ces reproches, qui s'ajoutent aux "promesses non tenues" et à l'invisibilité du "gagner plus", entraîne cette perte de confiance: "Il est de moins en moins crédible, il donne de moins en moins confiance" (UMP).
Avec 49% de satisfaits (-1), soit 19 points de plus que son Président, du jamais-vu, et 45% de mécontents (-3), le Premier ministre conserve, lui, de peu, une cote majoritaire et constitue désormais à l'intérieur de la majorité parlementaire un leader présidentiel de remplacement dont l'ombre seule suffit déjà à compliquer encore la tâche du Président, comme autrefois avec Georges Pompidou par rapport à de Gaulle finissant.
Ce sondage réalisé sur un échantillon de 1.872 personnes, âgées de 18 ans et plus, représentatives de la population française, interrogées chez elles par téléphone du 18 au 26 mars 2010).
Des messages contradictoires", un style présidentiel "antipathique", un homme qui se rêve en "maître de l'univers".... Au lendemain d'un scrutin régional marqué par une forte désaffection des électeurs pour le parti de la majorité, le président français, autrefois très apprécié sur la scène internationale, ne fait plus recette auprès des commentateurs étrangers.
Les critiques portent à la fois sur le style présidentiel et sur son incapacité à sortir la France de la crise, trahissant l'aspiration au changement des Français qui l'avaient porté au pouvoir en 2007.
"Prisonnier de ses propres rêves". Le New York Times n'est pas tendre avec Nicolas Sarkozy. Dans un éditorial, le quotidien américain dénonce une contre-performance électorale qui "ouvre la voie à une campagne pour la présidentielle de 2012 qui influencera tout ce que M. Sarkozy va entreprendre, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, pendant les deux prochaines années". D'autant plus que le président français s'apprête, l'année prochaine, à "tenir le rôle de maître de l'univers, déclarant qu'il se servirait de la présidence française du G20 et du G8 pour réformer le système monétaire international". Autant d'ambitions pour lesquelles Dominique Strauss-Kahn, actuel directeur du FMI et candidat de gauche crédible pour 2012, serait mieux préparé, selon le quotidien américain.
L'éditorialiste souligne en outre que Nicolas Sarkozy risque de manquer de soutien au sein de son propre parti. Des soutiens qu'il a perdus faute d'avoir produit des résultats par la série de réformes qu'il a impulsées, trahissant sa volonté de "sortir la France de sa torpeur". A ce titre, l'auteur cite André Glucksmann et Nicolas Baverez, deux déçus du sarkozysme. Le premier considère que la politique étrangère du président est trop éloignée des réalités. Le second, qui a pourtant inspiré certaines réformes du président, s'inquiète d'une situation qui risque de créer "des tensions, de l'injustice et de l'extrémisme politique".
Le quotidien britannique Times met en doute, quant à lui, la capacité du président à briguer un second mandat.
Selon des sources de l'UMP citées par le journal, Nicolas Sarkozy serait passé "du statut d'atout à celui de fardeau" pour le parti. Le mécontentement des électeurs serait nourri par "un dégoût pour sa façon d'imposer un style personnel à la présidence, s'attribuant un rôle de sauveur de la nation et étalant sa vie privée et un cercle d'amis huppés".
Le Temps n'épargne pas non plus les cadres de l'UMP, qui tentent de faire croire à un demi-succès électoral, alors que "Nicolas Sarkozy [demeure] obstinément muet", deux jours après le scrutin. Pour le quotidien suisse, l'UMP a donné "des signes contradictoires durant la campagne, suggérant que la taxe carbone, qui doit être introduite en juillet, devrait être différée, ou déclarant que l’application tatillonne des règles écologiques en agriculture 'commence à bien faire'".
Autant d'éléments qui détériorent d'autant plus l'image d'un président déjà tombé dans l'impopularité en son pays.
Ecoutez | |
C. Frémin - Delta FM ![]() Présent hier soir, Marcel Croquefer, délégué CGT, estime que pour les élus, le sort de leur site est déjà scellé | |
C. Frémin - Delta FM ![]() Le président de la CUD, Michel Delebarre, comprend leur combat. Mais il rappelle aussi que du sort de Total dépend l’ensemble de l’économie du Dunkerquois | |
La réaction des salariés (et pas uniquement des organisations syndicales) n'est pas véritablement surprenante.
En effet, depuis des semaines que durent l'occupation du site et la grève, j'ai bien perçu une certaine défiance vis-à-vis des acteurs politiques et économiques du territoire.
Appréciations injustes peut-être, mais je suis persuadé que les salariés attendaient davantage de réactivité et de fermeté.
Mardi encore (journée de manifestations nationales), lors du défilé dans la ville de Dunkerque il m'est arrivé de discuter avec quelques salariés de TOTAL, et c'est cette impression de relatif abandon qui prédominait.
Sur la résolution proprement dite, et sans me lancer dans une longue analyse syntaxique : les mots ont leur importance, surtout dans un contexte social aussi tendu.
Or, la rédaction est plutôt maladroite sur la partie du texte qui concerne la poursuite de l'activité de raffinage, sujet principal et très sensible du côté des salariés.
Présentée comme une des "options" qui doivent être abordées, le caractère optionnel indiqué dans le texte suffisait à lui-même pour rendre compte de l'incertitude pour l'avenir.
Maladresse donc que d'y ajouter le qualificatif "éventuel" : "une éventuelle poursuite de l'activité".
Je comprends pour ma part la très grande insatisfaction sur une résolution que les salariés jugent particulièrement timorée, et qui les font douter de la solidarité à leur égard.
Une semaine après avoir, lors d'un conseil communautaire exceptionnel, entendu l'intersyndicale des salariés de Total ainsi que les partenaires économiques et sociaux sur l'avenir de la Raffinerie des Flandres, les élus communautaires ont adopté, jeudi, une résolution concernant l'avenir des salariés, du site et du territoire.
Le texte, qui avait fait plusieurs allers et retours entre la CUD et l'intersyndicale avant d'être présenté dans sa version définitive, jeudi, a été adopté à la majorité après quelques échanges houleux et un sentiment d'incompréhension vertement exprimé par les représentants des salariés.
Campant sur leur position et leur illusoire désir de voir redémarrer l'activité, ils ont sévèrement reproché au texte de ne pas pleinement prendre en compte leur revendication première : le maintien du raffinage.
"Toutes les options doivent être abordées, en premier lieu les conditions d'une éventuelle poursuite de l'activité de raffinage dans l'attente ou en parallèle de solutions assurant l'emploi des salariés du site", demande la résolution. "À ce sujet, la table ronde nationale du 15 avril, après avoir clarifié les besoins de raffinage en France, devra aborder ce point et détailler précisément les conditions de reprise d'une activité de raffinage. Ils soutiennent dans cette perspective la revendication de mise en oeuvre du grand arrêt et demandent que des échéances précises soient données en matière de reprise de l'activité."
Reprochant au texte un manque de fermeté, les élus communistes, par la voix de Danièle Jonvel, ont demandé une suspension de séance afin que soit étudiée une contre proposition de résolution présentée par son groupe. Philippe Eymery (droite nationale) s'est associé à la demande des représentants communistes afin de présenter lui aussi un texte alternatif et de donner la parole aux représentants des salariés présents en nombre dans le public.
Des demandes acceptées par le président Delebarre qui, après avoir interrompu la séance, a pu donner la parole à Patrice Leclaire qui, au nom de l'intersyndicale, s'est dit "surpris et choqué par la teneur de cette résolution qui ne parle que de compensations alors que ce que nous voulons, c'est redémarrer. L'intersyndicale vous interpelle sur votre responsabilité dans cette résolution qui ne correspond pas à nos souhaits."
Colère des salariés
Avant de soumettre le texte au vote, Michel Delebarre a proposé aux représentants syndicaux de joindre leur texte à la résolution. "De cette façon, les destinataires auront les deux textes en leur possession." Une proposition qui n'a pas éteint la colère des salariés qui, au moment de quitter la salle du conseil, se sont montrés extrêmement véhéments envers les élus ayant voté la résolution. "Honte à vous", "Vous faites comme pour les Chantiers de France", "On pensera à vous aux prochaines élections".
Une sortie spectaculaire qui témoigne de l'exaspération et de la fatigue de salariés, parfois opportunément attisées. "Je comprends la position de l'intersyndicale, focalisée sur la reprise de l'activité, mais nous avons des responsabilités différentes", a souligné Michel Delebarre, préoccupé voire agacé par cette incompréhension. "Nous, élus devons prendre en compte l'ensemble des préoccupations du territoire."
(1) Les six représentants du parti communiste et Philippe Eymery ont voté contre, Marie-Christine Duval (PS), élue gravelinoise, s'est abstenue.