Prévoir "de probables pertes"
Source : NOUVELOBS.COM - 22.09.2008 Fillon annonce des moyens supplémentaires
"Ces moyens seront sur place dans quelques semaines", a-t-il poursuivi. "Concrètement, des hélicoptères Caracal et Gazelle, des drones, des moyens d'écoute, des mortiers supplémentaires seront envoyés, avec les effectifs correspondants, soit une centaine d'hommes".
Selon François Fillon, l'exécutif tire ainsi "les enseignements de l'embuscade meurtrière" qui avait fait dix morts parmi les soldats français le 18 août près de Kaboul. En hommage aux 10 soldats français morts dans cette embuscade, les députés ont observé une minute de silence à l'ouverture de la session extraordinaire.
Embuscade : Fillon dénonce "le mensonge"
Au sujet de cette embuscade, François Fillon a dénoncé devant le Parlement "le mensonge et la désinformation", faisant référence à un compte-rendu d'un officier de l'Otan. (Le ministre de la Défense Hervé Morin a admis lundi l'existence de ce compte-rendu sur les faiblesses de l'armée française lors de l'embuscade).
Parlant d'"un compte rendu à chaud qui ne recoupe pas les informations complètes que nous avons recueillies", François Fillon a démenti l'une de ses critiques sur le manque de munitions.
"Les forces engagées dans les combats du 18 août ont toujours été en mesure de riposter aux tirs de leurs adversaires. Plus de trois tonnes de munitions supplémentaires ont été acheminés durant les combats à cette fin", a-t-il déclaré.
"La réalité est suffisamment cruelle pour qu'on n'y ajoute pas le mensonge et la désinformation", a dit François Fillon.
Quant aux moyens de communication, ils "n'ont pas manqué", a-t-il assuré.
Un poste-radio, "destiné aux liaisons avec l'arrière au sein de la section tombée dans l'embuscade, est reste mué quelques minutes", mais seulement lorsque "le soldat qui le portait a été mortellement touché", a-t-il encore précisé. Il a souligné qu'une section d'infanterie "est aujourd'hui équipée de 20 postes radio de différentes natures". En outre, il a confirmé "qu'un seul soldat a été tué à l'arme blanche" et qu'aucun "n'a été capturé".
Le Premier ministre a par ailleurs demandé lundi aux alliés de la France de faire preuve de "vigilance" dans leurs actions militaires contre les insurgés afghans, pour épargner les populations civiles.
"Nos pilotes ont pour instruction de ne tirer que sur des cibles identifiées à 100%", a assuré le chef de gouvernement.
Prévoir de "probables pertes"
François Fillon a également redit croire "à la nécessité d'un consensus national" sur la question de l'Afghanistan. Il en a appelé à la "responsabilité" des députés, soulignant que la France n'était "pas à l'abri du terrorisme", et développant l'ambition de Paris d'une "réconciliation" politique des Afghans.
Il a également invoqué la nécessité pour la France de respecter "l'engagement" pris en 2001 devant l'ONU par Jacques Chirac et Lionel Jospin, respectivement chef de l'Etat et Premier ministre à l'époque, évoquant par ailleurs "une exigence morale" vis-à-vis des Afghans. Le Premier ministre a toutefois admis que ce choix n'ira pas "sans probables pertes".
Il a enfin répondu en détail aux critiques de l'opposition, et rejeté l'idée d'un calendrier de retrait. "Ce calendrier ferait le jeu de nos adversaires". "Ce calendrier dépend des avancées de la stratégie globale" et "deux objectifs majeurs", a-t-il souligné : "permettre aux Afghans d'assurer leur propre sécurité et garantir la stabilité des institutions afghanes".
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