Après la polémique causée par les propos de Ségolène ROYAL, évoquant un "rapport" entre le fric-frac à son domicile et sa virulente dénonciation du "clan Sarkozy", plusieurs personnalités du PS sont venues, par leurs déclarations, apporter leur soutien à Ségolène ROYAL la semaine dernière.
Je n'ai pas, sur ce blog, publié la totalité de ces soutiens. J'ai retenu ce jour l'interview de François REBSAMEN, maire PS de Dijon, qui revenait sur l’affaire et ses derniers développements (LIBERATION.FR du 12 juillet).
Que pensez-vous de cette nouvelle piste de la cambrioleuse de l’Est ?
Je constate qu’en s’exprimant, Ségolène ROYAL a fait bouger le dossier puisqu’on a identifié, semble-t-il très rapidement, l’auteur du vol de 2006. Après un cambriolage et deux mises à sac successives, il était temps que l’on ait, de la part des pouvoirs publics et du gouvernement, autre chose que des insultes.
Le "rapport" établi entre les faits et la dénonciation, par Ségolène ROYAL, de "la mainmise du clan Sarkozy" n’étaient-ils pas, en l’absence d’éléments matériels, aventureux ?
Absolument pas. Elle a évoqué une curieuse coïncidence car il y a eu, effectivement, répétition des faits, et qu’outre son domicile, certains de ses collaborateurs ont vu leurs appartements fouillés ou mis à sac. Elle ne pouvait donc que s’interroger sur les liens entre ces éléments et les attaques qu’elle portait au clan Sarkozy. Ce qui ne veut pas dire que Nicolas Sarkozy est responsable de ces faits. Mais certains se sentent peut-être concernés quand on attaque Nicolas Sarkozy. Tout est possible. Ce que nous voulons, c’est la vérité sur ces affaires.
Selon vous, pourrait-elle apparaître rapidement ?
On l’espère. Boulogne-Billancourt est une ville des Hauts-de-Seine plutôt calme. Ce n’est pas tous les jours qu’on y visite des appartements de cette façon.
Comment jugez-vous les réactions de la majorité aux propos de Ségolène ROYAL ?
Déplacées, insupportables, indignes d’une démocratie apaisée. Il est intolérable qu’une responsable de l’opposition, candidate à la présidentielle, victime de tels actes ne reçoive pas plus de signes de la part du gouvernement. Je ne parle même pas d’une phrase de compassion, mais d’une simple déclaration publique indiquant que tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs. Si, sous Mitterrand ou Jospin, les domiciles de Chirac ou Sarkozy avaient été visités à trois reprises, l’UMP ou le RPR auraient demandé des comptes. D’ailleurs, quand on voit les moyens de police scientifique employés pour retrouver le scooter volé de Jean Sarkozy, on peut penser que, quand on y met les moyens, on retrouve les auteurs.
Au-delà, cette affaire ne met-elle pas en questions la virulence de l’expression de Ségolène ROYAL vis-à-vis de Nicolas Sarkozy ?
Nous vivons dans une nouvelle forme de démocratie, qui s’apparente à une monocratie. La concentration des pouvoirs médiatiques, financiers, économiques dans les seules mains du président de la République oblige à hausser le ton pour se faire entendre.
On ne peut à la fois reprocher à Ségolène ROYAL de parler fort et à la gauche d’être inaudible.
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