Il y aurait beaucoup à dire sur cette actualité : partout dans le Monde, les droits bafoués pour d'innombrables femmes, hommes, et bien sûr les enfants.
Je me suis déjà exprimé sur la concomitance de cette journée "Droits de l'Homme" et de la scandaleuse invitation de Kadhafi lancée par Sarkozy.
Je reviendrai ici, une nouvelle fois, sur les violences faites aux journalistes, qui subissent l'atroce loi de tyrans, de dictateurs assoiffés de pouvoir, qui ne supportent pas d'opposition.
Reporters sans frontières
130 journalistes sont actuellement emprisonnés dans le monde pour avoir voulu nous informer
Ce chiffre varie malheureusement peu. Tous les ans, à la même date, Reporters sans frontières dresse le même constat : une trentaine de gouvernements dans le monde continuent de faire enfermer les journalistes qui les dérangent.
Pour ces dirigeants d'un autre temps, l'emprisonnement reste la seule réponse aux critiques formulées par les hommes et les femmes de presse.
Mais cette année, la situation s'est encore aggravée. Parmi les quinze détenus en Erythrée, quatre sont présumés morts. Ces quatre hommes ont très certainement perdu la vie en raison de leurs conditions de détention effroyables. Le gouvernement érythréen se tait, malgré les appels de détresse des familles et des proches de ces quatre journalistes.
A ces 130 journalistes emprisonnés, il faut ajouter 6 collaborateurs des médias (traducteurs, chauffeurs, techniciens, agents de sécurité, etc.) et 63 cyberdissidents également détenus.
Trois femmes journalistes sont actuellement emprisonnées dans le monde : Agnès Uwimana Nkusi (Rwanda), la française Nguyen Thi Thanh Van (Viêt-Nam), et Fetiha Khaled (Erythrée).
L'immense majorité des journalistes détenus travaillent pour des organes de presse écrite de leur pays et ont été condamnés pour des motifs ayant trait à la sécurité nationale tels que "trouble à l'ordre public", "déstabilisation de l'Etat" ou "atteinte à la sécurité intérieure".
La Chine (33 journalistes emprisonnés) et Cuba (24) sont, depuis quatre ans maintenant, les deux plus grandes prisons du monde pour les professionnels de la presse.
Les gouvernements de Pékin et de La Havane libèrent les journalistes au compte-gouttes, souvent quelques mois seulement avant la fin de leur peine.
Et d'autres les remplacent aussitôt.
L’Azerbaïdjan et l’Iran sont les deux pays qui comptent le plus grand nombre de nouveaux prisonniers. La majorité des journalistes détenus ont été arrêtés au cours de l’année 2007. En Iran, cette situation se répète chaque année. Des journalistes sont arrêtés, puis libérés quelques mois plus tard en échange d’une lourde caution. En Azerbaïdjan, en revanche, il s’agit d’une nouveauté qui reflète une vraie dégradation de la situation de la liberté de la presse et un durcissement des autorités envers les journalistes les plus critiques. Le plus ancien journaliste emprisonné est le Libyen
Abdullah Ali Al-Sanussi Al-Darrat.
Il serait détenu depuis 1973. Les autorités libyennes, interrogées à de nombreuses reprises sur ce sujet, n’ont jamais répondu.
Reporters sans frontières dédie cette journée du 10 décembre à tous les journalistes emprisonnés pour leurs idées. L’organisation appelle les médias qui parrainent un confrère à se mobiliser pour présenter sa situation. En rompant le silence qui entoure souvent les arrestations de journalistes et en faisant état de leurs conditions de détention déplorables, nous espérons les protéger de leurs geôliers.
Le 5 décembre à Paris, Reporters sans frontières et la Fondation de France ont désigné l’Erythréen Seyoum Tsehaye "journaliste de l’année 2007". Les autres lauréats récompensés sont : l’observatoire irakien de la liberté de la presse, Democratic Voice of Burma, le blogueur égyptien Kareem Amer et le couple chinois Hu Jia et Zeng Jinyan.
Reporters sans frontières publie son 26e album de photographies. Consacré au travail de la photographe Sabine Weiss, il présente 100 photos tendres en N&B.
Pour accèder au site : rsf.org