Encore actif à la tuberie de Dunkerque il y a trois ans, rien d'étonnant à ce que je suive particulièrement l'activité du site.
A l'occasion des manifestations récentes dans les rues de Dunkerque (emploi, réforme des retraites), j'avais rencontré d'anciens collègues, notamment syndicalistes.
Ils avaient naturellement parlé de la situation du carnet de commandes, et évoqué leurs inquiétudes ...
Europipe dément formellement la fermeture
du site de Grande-Synthe
Source : La Voix du Nord.fr - le 6 juillet 2010
Ces dernières semaines, la rumeur avait enflé, inquiétante pour les 180 salariés d'Europipe à Grande-Synthe : le site va fermer ses portes et être délocalisé. Une information que dément formellement la direction locale, par la voix de son DRH, Bernard Bolle.
La direction d'Europipe ne le cache pas : oui, l'usine de Grande-Synthe a perdu un gros contrat avec l'Iran, soit une perte de quatre mois de travail oui, du fait de cette perte, une période de chômage partiel longue durée a été envisagée entre septembre et décembre. "En revanche, assure Bernard Bolle, nous avons obtenu une nouvelle commande avec la Russie qui fait que notre activité va repartir dès la rentrée."
"La production d'Europipe - entre 180 et 200 000 tonnes de gros tubes soudés en acier - est destinée aux marchés du pétrole et du gaz. Nous travaillons à 98 % à l'export, notamment avec des pays sensibles comme l'Iran", reprend Bernard Bolle.
"Notre grande force, c'est notre flexibilité : nous ne travaillons pas sur les stocks mais au projet. Et le prochain, justement, concernait une grosse livraison de tubes pour l'Iran, annulée en raison d'une hausse des coûts de matières premières (celui du minerai a augmenté de 80 %, ndlr).
Le contrat avec la Russie concerne une commande de 30 000 tonnes de tubes, soit l'équivalent de 93 km", poursuit le DRH d'Europipe-Grande-Synthe. Les Russes, en fait, n'arrivent pas à fabriquer eux-mêmes ce type de produits, que l'on considère comme la 'Mercedes du tube' ! En plus, comme ce pays en avait besoin dans des délais très courts, il s'est dit prêt à mettre le prix.
La commmande pour la Russie assurant deux mois de travail aux 180 salariés de l'usine, que se passera-t-il ensuite ? "En août, d'abord, l'usine aurait dû fonctionner, mais nous allons profiter de cette période pour accompagner notre personnel dans ses compétences, via des formations, répond Bernard Bolle. Ensuite, la demande en gaz naturel va exploser de manière exponentielle. Outre des perspectives de commandes additionnelles à consolider, des marchés énormes vont donc se présenter."
Parmi eux figurent effectivement la construction d'une canalisation au Kazakhstan et celle d'un gazoduc qui traversera la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et l'Autriche (projet Nabucco). "Dans la période 2011-2012, les projets vont tomber", résume, confiant, le DRH d'Europipe-Grande-Synthe.
En octobre 2009, Sarkozy et son homologue kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, avaient signé un protocole d'acord incluant la construction d'un oléoduc de 700 km. Ce protocole était bénéfique pour les entreprises dunkerquoises, avec la filière ArcelorMittal, GTS Industries, Europipe, Eupec.
Mais entre un protocole et des commandes fermes (attendues pour 2011 ?), il y a un long chemin ...