LES GRANDES MANOEUVRES CONTINUENT ...
Quand Delanoë et Aubry font semblant... (Source : leJDD.fr - 20.06.2008)
La course au Parti socialiste continue. Jeudi, Bertrand Delanoë s'est rendu à Lille pour assurer la promotion de son livre "De l'audace". L'occasion d'une rencontre avec celle qui sera bientôt sa rivale dans la conquête de Solférino, Martine Aubry. Si les deux éléphants ont tenté de mettre en avant leurs points de convergence, la maire de Lille n'a pu s'empêcher de piquer Ségolène Royal.
Je t'aime, moi non plus. Voilà la rengaine qu'aurait pu susurrer Martine Aubry à l'oreille de Bertrand Delanoë. Jeudi, le maire de Paris s'est déplacé à Lille pour assurer la promotion de son livre "De l'audace". Une rencontre entre prétendants à la succession de François Hollande à la tête du Parti socialiste qui s'est déroulée dans une apparente cordialité. Mais à quelques mois du Congrès de Reims, chaque mot est décortiqué, chaque phrase analysée. Et cette rencontre, elle, était attendue.
Accueillante Martine Aubry. Celle qui fait un retour fracassant dans la course au PS avait le sourire au moment d'accueillir l'édile parisien sur le quai d'une gare. Après un coca -light- dégusté dans une brasserie chti, les deux éléphants se sont volontiers prêtés au jeu de la conférence de presse, Bertrand Delanoë prenant également quelques minutes pour dédicacer son livre. Dans la soirée, ceux que les sondages placent désormais dans le trio de tête pour prendre la tête du PS avec Ségolène Royal, se sont ensuite présentés devant plus de 200 militants PS de la fédération du Nord.
"Chacun pense que l'autre va laisser tomber et se ranger derrière lui"
Polie, Martine Aubry a fait applaudir par l'assemblée la réélection "exceptionnelle" de son invité à la mairie de Paris. De son côté, Bertrand Delanoë a fait montre de la même politesse en défendant ardemment les 35 heures, "une réussite".
Une remarque : heureusement que Bertrand en parle ... à la place de Martine, muette là-dessus !
Des amabilités d'usage qui se sont poursuivies quelques instants, les deux mettant en avant la nécessité de jouer collectif dans un Parti qui se cherche. "Le congrès de Reims ne doit pas être le congrès de Martine, Bertrand, François, Pierre ou Manuel. C'est le congrès du Parti socialiste, et moi je prépare le congrès du Parti socialiste", a ainsi déclaré Bertrand Delanoë à la tribune. Le congrès de Reims ne doit pas être une réédition de celui de Rennes, où le PS avait frôlé l'implosion, ou du Mans, en 2005, "où nous avons fait semblant d'être d'accord sur tout", a renchéri Martine Aubry. Une bonne volonté qui n'aura toutefois pas mis bien longtemps à se lézarder.
Si, officiellement, les deux maires ont réfuté l'idée d'un front "tout sauf Ségolène", Martine Aubry n'a pu s'empêcher de piquer sa rivale pour la prise du Parti. Face aux militants, "la dame des 35 heures" a ainsi déploré que certains aient "mis de côté" les valeurs de la gauche pendant la présidentielle "parce que l'air du temps allait ailleurs, qu'il fallait suivre l'opinion". Ségolène Royal appréciera. Aubry, qui ne cache pas son peu d'attrait pour le credo "socialiste et libéral" défendu par son invité dans son dernier ouvrage, a toutefois tenu à préciser qu' "il est trop tôt pour discuter". Pour l'instant, "on présente nos idées, on débat, écoutons-nous", a enchaîné Bertrand Delanoë. Et histoire de prouver un peu plus sa bonne entente avec son rival de demain, la fille de Jacques Delors a assuré qu'ils avaient "l'essentiel en commun", à savoir la dénonciation du "libéralisme économique de Nicolas Sarkozy".
Des déclarations qui n'ont toutefois pas convaincu tout le monde.
Pour l'instant, Martine Aubry et Bertrand Delanoë "s'embrassent beaucoup en espérant étouffer l'autre", estime ainsi un dirigeant de la gauche du PS. "Chacun pense que l'autre va laisser tomber et se ranger derrière lui." Il faudra pour cela attendre encore un peu. Les contributions et leurs listes de signataires, qui renseignent sur l'état des forces en présence, doivent être déposées avant le 2 juillet. D'ici là, des alliances auront pu se nouer. Et se dénouer. Dans la matinée, Bertrand Delanoë a par exemple enregistré le soutien d'une partie des proches de Dominique Strauss-Kahn, qui ont annoncé leur intention de signer sa contribution. Il s'est également félicité du ralliement d'élus étiquetés "ségolénistes" ou "fabiusiens" jusqu'alors. "On ne demande pas un test ADN de parcours au sein du PS", a-t-il glissé.

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