Nous avons parlé bien évidemment, comme d'autres, de l'actualité brûlante qui secoue le monde : la crise financière, la crise économique, les menaces qui accentuent encore les difficultés à vivre, principalement pour les plus faibles.
C'est à mes yeux une classification tout à fait contestable. Et dire que des socialistes découvrent soudain l'ampleur du phénomène, ce n'est pas juste.

"Mais si vous entendez par libéralisme cette conception de l’économie, je dirais même ce dogme ou cette idéologie, qui confie aux marchés, et aux marchés seulement, la régulation des sociétés, alors, oui, je pense que le libéralisme est l’ennemi de la justice sociale… Les marchés ont leur logique, le profit maximum… Ils sont une "force qui va", insensible aux conséquences sociales ou environnementales …
Jaurès le disait déjà : "Le capitalisme, c’est le désordre".
Le capitalisme s’est profondément transformé mais le constat vaut toujours car le désordre fait partie, si j’ose dire, de son code génétique ..." (Page 182)
"La mauvaise mondialisation, c’est la mondialisation subie, mal comprise, mal accompagnée, celle où la puissance publique renonce à exercer ses responsabilités… La bonne mondialisation, c’est celle qu’encadrent des règles du jeu équitables avec, à l’échelle nationale et internationale, des pouvoirs publics capables de les faire respecter dans l’intérêt bien compris de tous.
C’est celle qui introduira dans les règles de l’OMC le respect de normes sociales et environnementales, celle qui reformera le FMI et la Banque mondiale pour en faire des instruments au service du développement humain, celle qui mettra en place une taxe sur les flux financiers… Je ne sais pas à quel rythme nous y parviendrons, je ne sais pas si l’histoire connaîtra une de ses brusques accélérations dont elle a le secret ou si l’humanité, souvent peu capable de reformer à froid, différera longtemps encore les décisions nécessaires. Mais j’ai une certitude… : Il n’est pas d’autre direction à suivre que de peser de toutes nos forces pour l’avènement d’un ordre international juste et des outils qui lui sont nécessaires" (Pages 207 - 208)
"Les pays européens sont partagés entre deux positions. Certains pensent que la monnaie est une affaire trop compliquée pour être confiée aux responsables politiques et, à travers eux, aux citoyens. Et d’autres, comme moi, pensent que la politique doit avoir le dernier mot… Les textes européens donnent au Conseil de ministres de l’économie de l’Union (ECOFIN) la responsabilité de la politique de change. Elle a pourtant été abandonnée à la BCE. Il est temps de s’en ressaisir. J’ai l’intention de plaider vigoureusement auprès de nos amis européens pour que l’on inscrive dans les statuts de la Banque centrale l’objectif de la croissance et de l’emploi. Et pour que nous nous dotions d’un véritable gouvernement de la zone euro. C’est cela reprendre son destin en main et faire de l’Europe une force protectrice. C’est cela remettre sur le droit chemin le train européen." (Pages 29 et 30)