par DA-Orange

ouvrier et rural...
Source : LePost.fr - le 15 mars 2010
Parmi ces abstentionnistes, on observera un très large pan du peuple français, celui des gens les plus modestes. Celui-là même qui refuse de redonner sa confiance à la gauche et à la politique en général depuis bien longtemps et notamment depuis 2002. Ainsi à Bobigny en Seine-Saint-Denis, l'abstention atteint un chiffre phénoménal de 70,7%, 67% à la Courneuve dans la même proche banlieue de Paris! Dans le Nord à Roubaix, l'abstention atteint un même chiffre de 71,7%. En Moselle, à Gandrange, l'abstention atteint 61%, etc...
Voilà qui a sans doute amené Martine Aubry à une toute relative modestie lors de sa déclaration télévisée et qui l'aura poussé à lancé un appel aux "infirmières, retraités, ouvriers, employés menacés de licenciement, chômeurs, agriculteurs abandonnés, PME à qui on refuse des prêts" autant de franges d'un électorat perdu, et toujours pas revenu.
Dans ce paysage électoral, seule Ségolène Royal est arrivée à redresser la barre et commence à attirer ce vote populaire sans lequel il ne peut y avoir de vraie victoire de la gauche.
Le score de 39% de 10 points supérieur à la moyenne nationale du PS et une participation supérieure de 5% valide la stratégie politique de Ségolène Royal que l'on aurait tort d'analyser uniquement à l'aune des alliances. La presse se concentrant sur le rassemblement dès le premier tour d'une gauche unie, du mouvement ouvrier en passant par les écologistes et les centristes, prêts à faire barrage à la droite.
Cet excellent score, que même la droite est obligée de reconnaître, tient d'abord à une manière de faire de la politique : notamment une cohérence entre les paroles et les actes qui font que Ségolène Royal a donné des exemples tangibles pour les citoyens en matière d'excellence environnementale, de lutte pour l'emploi comme des filières agricoles menacées, comme pour la mise en oeuvre de la démocratie participative.
Une politique différente qui amène à ses côtés des personnalités différentes, qui renouvellent et renouveleront à l'avenir la politique.
Guy Eyermann, l'ex-délégué syndical CGT de New-Fabris, déclarait hier à la Charente Libre : "Je sais que mes anciens camarades m'allument mais je leur réponds qu'elle a réussi à créer une unité. Si je n'avais aucune affinité pour elle jusque-là, plus je la vois, plus elle me séduit politiquement. Malgré les critiques et les attaques, elle est debout. Je continuerai à me battre pour elle."
C'est cette manière de faire de la politique qui fait que Ségolène Royal réalise ce joli score y compris dans des communes ouvrières, populaires ou rurales de sa région. Ainsi Ségolène Royal obtient un résultat de 40% à Soyaux en Charente, de 47% à St Michel toujours en Charente, commune ouvrière où se concentre l'industrie papetière de la région et de 50,7% dans la commune de Cerizay où se situe l'entreprise Heuliez ! Elle rassemble même 40% des voix dans une commune rurale comme Coulonges-sur-l'Autize dans les Deux-Sèvres...
Comme l'écrivait un journaliste sur Twitter :
« Il ne faudrait quand même pas que la victoire annoncée du PS le dispense d'évoluer sinon Bernard-Henri Lévy finira par avoir raison ! »