Jusqu'à présent réservé, l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius s'est prononcé à son tour lundi pour l'organisation de primaires ouvertes à toute la gauche pour la présidentielle de 2012, "inévitables" selon lui.
A l'approche de l'université d'été du Parti socialiste qui s'ouvre vendredi, la jeune garde du PS a mis la pression le week-end dernier sur la dirigeante du parti, Martine Aubry, pour imposer dans le débat la question des primaires et des alliances.
"Les primaires sont devenues inévitables, c'est-à-dire qu'il est devenu inévitable que ce ne soient pas simplement les militants socialistes mais un ensemble beaucoup plus vaste, disons des gens de gauche, qui votent pour le prochain candidat", a dit Laurent Fabius sur Europe 1.
"Les primaires vont introduire un changement massif : désormais c'est l'opinion qui fait le parti", a-t-il ajouté.
Pour Laurent Fabius, la meilleure date pour l'organisation d'un tel scrutin serait 2011 mais le processus devra être encore révisé.
Benoît Hamon, porte-parole du PS, a déclaré sur France 2 que Martine Aubry pourrait s'exprimer à ce sujet le week-end prochain à La Rochelle, où se tient l'université d'été du parti.
"Elle a déjà exprimé des positions qui étaient plutôt favorables à cette idée-là", a-t-il dit.
Les partisans de primaires ouvertes pressent le premier secrétaire d'en accepter le principe le plus rapidement possible mais la dirigeante socialiste n'entendait pas initialement en discuter avant les élections régionales, au printemps prochain.
Le débat est principalement animé par d'anciens partisans de Ségolène Royal lors de la présidentielle de 2007, au premier chef Vincent Peillon, et de "quadras" soupçonnés de vouloir en faire un instrument pour se débarrasser de la vieille garde.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë, très sceptique jusqu'alors, puis Benoît Hamon se sont ralliés à cette idée durant le week-end.
Arnaud Montebourg, qui a présidé une commission sur les primaires au PS, a menacé de quitter la direction du parti si son "dernier combat" n'aboutissait pas rapidement.
Il estime que son projet commence à faire l'objet d'un "consensus."