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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 21:00

L’éternel retour de l’alliance PS-MoDem

Source : Le Monde.fr  -  le 5 mai 2009, par Jean-Michel NORMAND


Il est des sujets qui font démarrer le PS au quart de tour. La question des rapports avec le MoDem, par exemple. La mécanique est bien huilée; ce sont toujours les mêmes qui tiennent les mêmes rôles, les arguments échangés ne varient pas d’un iota et l’on se retrouve, à la fin, au point où l’on se trouvait au début de l’échange. Rite, joute symbolique ? D’abord et surtout de la politique.


La sortie de François Hollande, interpellant François Bayrou et invitant le MoDem à choisir son camp et donc à envisager une alliance à gauche pour gouverner en 2012 n’était, on le répète, évidemment pas innocente. Quelques jours avant la sortie du livre-brûlot de François Bayrou sur Nicolas Sarkozy, elle tombait à point nommé ; en plein démarrage de la campagne pour les Européennes, elle ne pouvait que susciter des réactions en chaine au sein du PS. Chacun a donc joué sa partition.

Benoît Hamon s’est offusqué ; Bayrou est un "concurrent" dans la perspective du scrutin du 7 juin et il est contre-productif "de le faire exister". En face, ceux qui secouent le cocotier de l’alliance avec le MoDem cherchent à mettre les centristes en difficulté en leur demandant de choisir enfin leur camp. En 2007, François Bayrou n’a-t-il pas contribué à faire élire Sarkozy en refusant d’ouvrir sa porte, un soir de mai, à Ségolène Royal ? Ils cherchent aussi à préparer le terrain des régionales de mars 2010, dans six mois à peine. Pour ces élections à deux tours où la gauche a tant à perdre, nombre de présidents sortants socialistes auront besoin du MoDem au deuxième, voire dés le premier tour. François Hollande avait édicté pour les municipales de 2008 un triptyque qui a plutôt bien fonctionné. L’alliance avec ces chers centristes exigeait que

1/ ils s’engagent à adhérer à un programme municipal de gauche

2/ n’imposent pas la mise à l’écart de tel ou tel allié traditionnel, communiste notamment

3/ justifient d’un certificat homologué d’anti-Sarkozysme.

 

L’ex-patron du PS considère qu’il est habilité à jeter son pavé dans la mare. Le MoDem, concurrent en 2009 mais complice en 2010 et allié en 2012 ?

 

En remettant cette question sur le tapis, Hollande et quelques autres, dont François Rebsamen, cherchent aussi à semer la zizanie au sein de la direction qui a fait du "niet" au Modem l’un des ciments de la coalition hétérogène constituée autour de la première secrétaire (qui assure que les représentants du MoDem lillois ne sont pas des centristes mais une espèce rarissime de socialistes débadgés). Or, pour certains proches de Martine Aubry, un rapprochement avec les centristes n’est pas forcément inévitable en 2012. "Que sera l’équation politique dans un an et demi. Est-on vraiment sûr que Bayrou sera toujours incontournable ?" interroge François Lamy, député de l’Essonne. Et le bras-droit de Martine Aubry d’estimer qu’au soir du 7 juin, il se pourrait que l’addition des voix du PS et des autres forces de gauche (écologistes compris) soit majoritaire dans le pays ou proche de l’être. "Dans ce cas, l’analyse de l’avenir serait différente" dit-il. Un calcul arithmétiquement exact mais politiquement risqué.

Trois raisons à cela : le taux d’abstention risque d’être fort élevé le 7 juin, surtout à droite, cette élection favorise en général le vote protestataire et, surtout, elle fait l’impasse sur le coefficient personnel des candidats à l’Elysée (la présence du président sortant mais aussi celle de Bayrou, qui pèse électoralement beaucoup plus que les listes MoDem). 
 

La question des alliances ne se traitera probablement pas à froid. Il est plus probable qu’elle se dénouera en 2012 entre les deux tours, sur la base d’un bon vieux rapport de forces. Et sachant que François Bayrou ne réussira son pari que si le PS reste dans les starting-blocks, la gauche ne pourra, dans tous les cas de figure, tourner la situation à son avantage qu’en permettant à son ou sa candidat(e) de créer une dynamique et de prendre assez d’avance au premier tour. Il semble qu’il y ait du pain sur la planche.

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