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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 13:00

Sarkozy au G20,

un gaulliste en peau de lapin

Source : marianne2.fr  -  le 1er avril 2009

Le Président a réitéré sa menace de faire la politique de la chaise vide, ce qui a provoqué une protestation diplomatique du cabinet Merkel. Geste gaullien ou coup de com ?

Ce matin, Nicolas Sarkozy était sur Europe 1 pour expliquer sa position sur la crise et sa menace de pratiquer la politique de la chaise vide en cas d’absence de conclusions concrètes. Véritable souci de trouver les bonnes conclusions à la crise ou simple posture ?


Le débat de fond du G20

Quel que soit ce que l’on pense de la prise de position présidentielle, elle révèle un véritable débat de fond qui traverse le G20. D’une part les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui ont grand ouvert les vannes budgétaires pour relancer leurs économies, demandent aux autres pays (notamment d’Europe continentale) de faire de même pour assurer une plus grande relance mondiale. En effet, s’ils ne sont pas vraiment suivis, alors, ils risquent de payer un prix disproportionné (ce qui ne serait pas complètement injuste…).

De l’autre, la France et l’Allemagne, pour une fois sur la même longueur d’onde, refusent de creuser davantage les déficits pour ne pas alourdir leur dette publique, mais exigent une plus grande régulation de la finance internationale. Bref, alors que les pays anglo-saxons se concentrent sur les solutions pour résoudre la crise à court terme, l’Europe continentale préfère avancer sur les solutions de plus long terme. Résultat, en l’absence de nouveaux gestes de l’Europe, les Etats-Unis pourraient freiner toute nouvelle régulation…

Pour le coup, il y a du bon à prendre dans les deux positions. Les Etats-Unis ont raison de dire que l’effort budgétaire européen est trop limité. Et l’Europe a raison de défendre une réforme de fond du système économique mondial. Le problème est que la volonté de réforme est beaucoup trop limitée. Rien sur le commerce (le protectionnisme reste tabou), rien sur la monnaie (alors que la Grande-Bretagne laisse filer la livre) et la réforme de la finance se limite à la chasse aux boucs émissaires (traders et paradis fiscaux).

La posture du président

Devant le blocage des négociations, Nicolas Sarkozy a donc recouru à une annonce peu courante avant une telle réunion, évoquant qu’il pourrait quitter le sommet si elle n’aboutissait pas à une vraie réforme. On pourrait trouver cette posture très gaullienne. Mais tout d’abord, le Général pratiquait la dissuasion plutôt que l’évoquait. Ensuite, étant donné le lourd passif du résident de l’Elysée, on peut douter de la sincérité de la manœuvre et se demander s’il ne s’agit pas purement d’une posture pour la communication.

En effet, lors des réunions internationales, Nicolas Sarkozy a l’habitude de beaucoup se vanter mais de ne pas obtenir grand chose. La dissection des grands contrats montre toujours un écart immense entre les annonces et la réalité. En 2007, le président était parti à Lisbonne pour négocier un "mini traité limité aux questions institutionnelles" qui devait prendre en compte l’opinion des "nonistes". Il est revenu avec un TCE bis. Et l’Allemagne a fait ce qu’elle voulait de l’Union Pour la Méditerranée.

Bref, il y a fort à parier que Nicolas Sarkozy sera prêt à accepter des concessions mineures pour que le sommet puisse bien se terminer pour lui. D’ailleurs, les autorités américaines ont fort intelligemment prévu un tête-à-tête avec Barack Obama à Strasbourg après le G20, sans doute pour s’assurer que le président français soit plus coopératif. En outre, l’interview de ce matin montre bien que le seul sujet de préoccupation du président est bien lui-même, sa gloire dans une mise en scène permanente du "je".

La sortie de Nicolas Sarkozy, quels qu’en soient les motifs, représente une vraie divergence de fond entre les anglo-saxons et l’Europe continentale. Malheureusement, il y a fort à parier que le président soit prêt à lâcher sur l’essentiel pour quelques symboles qui lui permettront de se tresser de nouvelles louanges.
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