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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 14:08

 

Une suite à l'article "Non mais, qui c'est le chef ?" ... SA-VOU-REUX !

 

 La souffrance des petits pois ...

 

Source  :  LE MONDE      04.10.2007

Le collège tout entier était convoqué par le principal, après les cours, et il n'était pas question de sécher la réunion. Dans la grande salle des fêtes, les professeurs étaient sagement assis devant, les élèves derrière. Le principal n'était pas de bonne humeur. Il répétait que, décidément, la discipline se relâchait.

Il y avait du mou partout. Il fallait réagir, et vite. Lui, en tout cas, n'allait pas se laisser faire...


On pouvait suivre les meilleurs moments de cette séance de remontage de bretelles mercredi 3 octobre sur LCI. Les députés et sénateurs de la majorité et de ses annexes avaient été sommés de se rendre à l'Elysée en début de soirée. Ils avaient des états d'âme, des appréhensions, des langueurs. Tous ces socialistes nommés au gouvernement et dans on ne sait plus combien de commissions ! Ces rumeurs concernant l'introduction d'une dose de proportionnelle ! Et la croissance qui n'était pas là.

Le maître des lieux les avait fait venir pour leur remettre les idées en place. Et tout d'abord, qu'est-ce que c'était que cette mauvaise humeur face aux nouveaux visages qu'il avait lui-même choisis ? Il poursuivrait l'ouverture, coûte que coûte !

"Si c'est pour faire comme partout, des petits pois, même couleur, même calibre, même absence de saveur... Avec ça, vous ne rassemblez pas un pays comme la France, qui a tant de fromages, disait le général de Gaulle. C'est ça, la diversité ! N'abandonnez pas ce message de la diversité, de la multiplicité !", leur disait Nicolas Sarkozy.

Il les traitait de petits pois, maintenant ! Il leur reprochait d'être tous pareils, d'avoir fait les mêmes écoles, de porter le même costume. Pour un peu, il leur aurait fait honte de n'appartenir qu'à un seul parti, le sien. "L'idée que je me fais de la fonction présidentielle exclut toute forme de sectarisme de la part de celui qui est en charge des destinées du pays. Imaginez la responsabilité que prendrait un chef de l'Etat au service d'un clan, au service d'un parti, fût-il le sien, au service d'une secte, au service d'une petite partie de la nation", disait-il.

Il joignait le geste à la parole en prononçant ces derniers mots, comme un pêcheur à la ligne montrant, avec ses mains, la taille d'un poisson qui ne ferait décidément pas la maille. Il les accusait d'appartenir à une secte, la sienne !

Il leur faudrait vraiment beaucoup d'abnégation pour affirmer plus tard, à la sortie, devant les caméras, à quel point ils avaient apprécié ce discours. Les uns après les autres se disaient parfaitement convaincus, rassurés, regonflés à bloc. Dès que les caméras étaient éteintes, ils reprenaient leurs jérémiades.

Cette séance au Château n'est sûrement pas la dernière. On n'a pas fini d'entendre monter dans la nuit la souffrance des petits pois.

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