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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 10:00

Proglio, de la famille Sarkozy

Deux millions

Par l'équipe de Désirs d'avenir - le 20 janvier 2010


Deux millions d’euros. Deux millions tout rond. C’est beau deux millions par les temps qui courent, ça fait rêver. Imaginez : "erreur de la banque en votre faveur" : bam, voilà, pour vous, deux millions. Sans passer par la case prison. Non, non, en toute légalité et puis avec la bénédiction des plus hautes autorités de l’Etat tant qu’à faire. "Passez à la caisse, monsieur Woerth vous donnera quitus". Un casse légal autrement dit, un casse "Bisounours", qui renvoie Tony Musulin dans ses 22 de gentil braqueur amateur. Attention, là on joue dans la cours des grands… C’est du lourd…

"Bonjour : je voudrais deux millions". "Mais bien sûr monsieur Proglio, tout de suite monsieur Proglio. Monsieur Proglio reprendra bien quelques stock-options ?". "Ah, je ne dis pas non. Une si charmante attention… ". Eh voilà… Le pouvoir de dire "oui ". Dommage qu’il n’y ait pas eu de caméras quand où ils ont topé à l’Elysée. La vidéo aurait été le support pédagogique idéal pour les banquiers qu’on envoie en formation de "customer relationship management", cette grandiose "gestion de la relation client", art d’initié s’il en est, mystérieux comme la gnose pour qui a vu la pâleur spectrale du banquier lorsqu’un Smicard vient lui demander un prêt.

Un art. "Vous devez identifier les désirs du client, vous mettre à sa place, voir ce qui lui convient le mieux. Vous n’êtes pas là pour dire non. Dites toujours « oui ». Vous êtes des éveilleurs de rêve". Manifestement, à l’Elysée ou à Bercy on a compris… Chez BNP-Paribas ou à la Société "Géniale" un peu moins.

Evidemment, tous les chefs d’entreprise n’ont pas la chance d’être PDG d’EDF, et de cumuler leur emploi avec le poste de Président du Conseil de surveillance de Veolia (36,2 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2008)…

"Cher Monsieur, nous sommes au regret de vous annoncer que la Banque n’a pu donner une suite favorable à la demande de prêt de 10 000 euros que vous avez formulée pour couvrir votre déficit de trésorerie. En dépit des commandes que vous attendez, la Banque estime encore précaires les conditions de développement de votre activité. Croyez bien Cher monsieur que nous nous félicitons du partenariat durable qui nous unit (etc etc…) "

Tchao pantin, salut Job, au revoir cher ami, chef de PME, jeune actif, retraité, intermittent de l’emploi, formules de politesse, pour le prêt vous repasserez, pas de crise qui tienne. C’est non, niet, nein…

Donc, l’air de rien, on a assisté à un beau casse avec Henri Proglio dans le rôle titre. Au début, on n’était pas sûr que ça marcherait. On entendait Christine Lagarde s’étrangler à l’Assemblée. Non, non bien sûr, il n’y aurait pas de cumul de rémunération. Révolu, le temps des salaires exorbitants. L’heure est à l’exemple, sang, larmes, chefs proches du peuple. Le "sens du sacrifice", l’ "intérêt général" et "la moralisation du capitalisme ", tout ça, tout ça… On montre les dents, on convoque à l’Elysée les récalcitrants (à l’Elysée on n’organise plus de réunions de travail, on ne négocie plus mais on « convoque ». Ça te campe un « Boss » ça). Bref on convoque. "Canossa circus on the road ". Photos. 20 heures. Gros titres. Tout le monde est content.

Le casse peut alors commencer, tranquillement, dans l’atmosphère ouatée d’un grand restaurant. On imagine un dîner entre Henri et Alain (Minc, bien entendu). On disserte sur la marche du monde, honnêtes hommes et beaux esprits flottant au dessus des vicissitudes du temps. On se pique d’esprit. Ça brille, c’est exquis. Minuit. Viennent la poire et le fromage, et nos compagnons se font maquignons : "Quand même, explique leur, toi, à l’Elysée et à Matignon… Si on veut les meilleurs, il faut y mettre le prix ". Alors le missi dominici s’en va faire son rapport. On se dit qu’après tout,c’est vrai. D’abord Henri, c’est un ami… Et puis surtout, il y a un "vrai projet industriel" derrière, il y a une "vraie vision " : Veolia, EDF, nouvelle filière nucléaire, synergies, connections, partenariats, part de marchés. C’est beau comme l’antique.

Allez c’est dit, la France a besoin de capitaines d’industrie ! Adieux belles promesses, vertu, exemplarité. Ce sera deux millions. Et malheur aux vaincus, gare à ceux qui barrent le chemin du nouvel Alexandre. Le capitalisme énergétique à un maître, gare à toi Areva…

Mais trêve de légèreté.

En cette époque trouble où les gens désespèrent et des puissants et des promesses, voilà de quel mépris ils sont payés en retour. Fortune pour certains et abandon pour les autres. La Fontaine l’a dit mieux que quiconque : "selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir".

A cela il nous appartient de mettre fin. Par nos idées, par nos voix, par nos votes.

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