A l'approche de cette échéance, associations et partis politiques s'activent pour inciter les électeurs potentiels à faire les démarches nécessaires auprès de la mairie de leur domicile - ou à s'inscrire en ligne, une innovation - et rejoindre les 43,2 millions de personnes déjà inscrites.
L'inscription sur les listes est obligatoire, selon le code électoral. Mais le défaut d'inscription n'est assorti d'aucune sanction. Entre deux et cinq millions de personnes, selon les sources, ne seraient pas inscrites, soit par oubli, négligence - suite à un déménagement par exemple -, soit par choix.
C'est dans le dernier mois de l'année précédant le scrutin qu'affluent les demandes d'inscription. En 2010, plus de deux demandes sur dix ont été déposées entre le 20 et le 31 décembre, selon l'Insee.
Le 31 décembre tombant cette année un samedi, le ministère de l'Intérieur invite les mairies à assurer une permanence d'au moins deux heures ce jour-là.
Juste avant la présidentielle de 2007, le mouvement avait été très significatif: près de 1,4 million de personnes figuraient pour la première fois sur les listes, soit 3,4% du corps électoral, a recensé l'Insee. Outre les inscriptions automatiques des jeunes ayant atteint l'âge de 18 ans en 2006, 830.000 électeurs avaient fait eux-mêmes la démarche d'aller s'inscrire en mairie.
Pour 2012, "le nombre d'inscriptions sera vraisemblablement deux à trois plus important à l'automne 2011 (qu'en 2010, ndr) et pourrait atteindre cinq millions", y compris les réinscriptions consécutives à un changement de domicile, estime l'Insee.
Se déplacer en mairie n'est pas indispensable partout. Le site internet mon.service-public.fr offre la possibilité de s'inscrire en ligne, à condition de fournir des justificatifs numérisés (carte d'identité et preuve du domicile) et que la commune de résidence se soit associée à l'opération.
En principe, depuis 1997, tous les jeunes Français sont automatiquement inscrits à l'âge de 18 ans, grâce au recensement lors de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) à laquelle ils sont astreints. Mais 15% des jeunes passent au travers de cette procédure automatique.
Quant aux jeunes qui atteindront 18 ans d'ici la veille du 1er tour (22 avril pour la présidentielle, 10 juin pour les législatives), ils seront inscrits d'office.
Selon un sondage récent de l'Ifop pour une association de jeunesse, 75% des jeunes qui ne sont pas inscrits comptent faire le nécessaire (39% "certainement", 36% "probablement").
Pour le moment en tout cas, ce n'est pas l'affluence dans les mairies. Pour chacun des mois de septembre, octobre et novembre, à peine plus de 2.000 inscriptions à Lille, par exemple (contre 13.665 en décembre 2006).
A Paris, "le service des inscriptions n'a pas constaté de subite accélération. Tout va se jouer en décembre".
Pas d'engouement non plus à Clichy-sous-Bois, malgré l'appel du collectif ACLEFEU, lancé par Jamel Debbouze, Grand Corps Malade ou le rappeur La Fouine.
Au plan national, l'association Civisme et démocratie (Cidem), en partenariat avec le ministère de l'Intérieur, édite affiches et dépliants. Le PS a ouvert un site dédié. Marine Le Pen (Front national) a enregistré une vidéo spécifique.
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